Stéphanie et Kaori, le pari du rétrofit

Pour leur quatrième aventure ensemble, le binôme franco japonais a choisi d’expérimenter un véhicule rétrofit.

C’est une première sur la compétition. Et pour le test, le RAG a choisi deux solides coéquipières, la française Stéphanie, 47 ans et 6 rallyes et la japonaise Kaori, 50 ans et 5 rallyes ( team 299). Cette ingénieure chez Renault et sa compère cheffe d’entreprise dans la construction conduisent un Toyota RAV 4 transformé pour l’occasion en véhicule 100 % électrique. Une fierté pour celles qui ont le sentiment « de poser une petite pierre pour l’avenir du rallye ».

Faire au mieux

Leur véhicule est ce que l’on appelle un rétrofit, une voiture thermique où le moteur a été enlevé pour être remplacé par un électrique. Les batteries ont été posées sous le capot et derrière les sièges pour équilibrer en terme de masse. « L’idée est de voir si une telle voiture peut suivre le parcours des 4X4. Techniquement, on s’aperçoit que c’est possible, même s’il faudrait repenser le ravitaillement pour la recharge électrique. Ce soir par exemple, on avait le choix entre aller à notre prochain CP et tomber en rade ou bien rejoindre notre point de charge et ne pas finir le parcours. On a préféré jouer la sécurité pour rester dans le classement ». Pour cette édition où elles roulent hors compétition, les Gazelles se sont promis de « faire au mieux. L’enjeu, c’était vraiment de démontrer que le véhicule est fiable et que l’enjeu écologique a toute sa place sur le RAG», explique Stéphanie avec une pointe de fierté.

Priorité à la sécurité

En 2018, la française a eu un gros accident, jusqu’à être héliportée jusqu’au bivouac. « J’ai subi un choc post traumatique. Sincèrement, je me suis vue mourir. Le lendemain, je suis repartie mais après ça, je me suis promis que la priorité c’était ma sécurité ». Un état d’esprit partagée avec sa coéquipière. Même si Kaori ne parle pas français et si son anglais n’est pas parfait, les deux femmes trouvent toujours un moyen de communiquer. « Stéphanie s’adapte à mon vocabulaire, elle me parle lentement. Entre nous, il y a beaucoup d’amour et de respect, ça fonctionne très bien ». Ce soir, elles dormiront juste à côté des dunes en cette dernière étape de marathon. « La voiture ne nous permet pas de monter. Mais on accepte, on est là pour ça ».