Ingrid et Amel, un cran au dessus

Elles se sont rencontrées sur un premier rallye. Ont rempilé ensemble pour finir hors classement sur un deuxième. Et s’aventurent une troisième fois avec l’envie d’aller jusqu’au bout.

On les croise au premier jour des épreuves, sur la pause de midi. Sous un soleil écrasant, le duo concède un début de rallye un peu difficile. « On s’est arrêtées en route pour aider des copines qui avaient crevé. En changeant le pneu, leur cric s’est cassé. Il a fallu trouver une solution, ça nous a pris du temps…» Solidaire la team 183. Avec trois participations au compteur, Ingrid et Amel connaissent l’importance de l’entraide entre gazelles. Installées à la Seyne sur Mer, près de Toulon, les quarantenaires responsable d’assurance et graphiste indépendante se sont rencontrées lors de leur première participation en 2021, alors qu’elles étaient toutes les deux engagées avec une autre binôme. « Ingrid m’a consolée après un coup dur. On s’est rendues compte qu’on venait du même coin et depuis, on ne s’est plus quittées ».

Prendre sa revanche

Le duo repart l’année dernière, mais finit hors classement – la faute à des amortisseurs qui lâcheront en cours de route. Impossible de rester sur une défaite, « avant même l’arrivée, on avait décider de rempiler pour une troisième fois ». Pour cette édition 2024, les filles se disent plus confiantes. « On a toujours peur de la casse, mais par contre, on est plus à l’aise en navigation. On se sent chacune beaucoup moins perdues que sur notre premier rallye. Ce qui ne change pas, c’est l’envie d’être ici. On sait qu’on va souffrir, mais on y revient, c’est dans les tripes » assure Amel, qui s’est fait tatouer le symbole des gazelles sur le poignet.

La présence de l’entourage

Avec l’expérience, les départs n’en sont pas moins douloureux. Amel le sait, « le jour du départ, mon fils de 8 ans s’est retenu de pleurer pour laisser partir sa mère. Je veux qu’il soit fier de moi ». Toutes deux se disent bien entourées. « Notre famille va passer le rallye sur l’écran, pour voir où on est, ce que l’on fait. C’est important ». Mais les deux femmes savent aussi la solitude des retours d’aventure et le lien particulier qui les unit. « La course réveille la femme, la mère, la cheffe d’entreprise, l’enfant aussi au fond de nous. C’est notre moment et c’est parfois difficile de l’expliquer à nos proches ». Et Amel de conclure, « seule une gazelle peut comprendre une autre gazelle, alors on est là l’une pour l’autre ». Quoi qu’il arrive.